Un rapport publié à la demande du Conseil National de Sécurité Routière sur les mesures susceptibles d’améliorer la sécurité des usagers vulnérables cible la visibilité des cyclistes comme « un des acteurs vraisemblables de prévention des accidents ».
Selon une enquête conduite en France en 2008 auprès de 900 cyclistes (Cerema/Ifsttar), la première raison de non-utilisation d’éclairage la nuit est son non fonctionnement. En second, 20 % des interrogés déclarent qu’ils ont oublié de prendre leur système amovible ou qu’il a été perdu ou volé. Cette situation est paradoxale vu la disponibilité sur le marché de moyens de production électrique fixes peu contraignants (dynamo dans le moyeu, utilisation d’aimants), de systèmes d’émission de lumière à haut rendement (LED), à un prix très accessible.
Enfin, 15 % des sondés estiment que l’éclairage du vélo est superflu en présence d’éclairage public. Les cyclistes « sportifs » sont beaucoup moins équipés de systèmes d’éclairage que les « utilitaires ».

 L’article R.313-1 du code de la route prévoit que tout véhicule doit être pourvu des dispositifs d’éclairage ou de signalisation prévus dans le code de la route et seulement ceux-là. Cette réglementation concerne les vélos vendus neufs (l’obligation revient au revendeur) et les vélos en circulation (l’obligation revient au cycliste).

 Force est de constater que :

  • Beaucoup trop de vélos sont vendus en France sans éclairage ;
  • Les éclairages basiques fournis sur les vélos tombent très vite en panne et sont d’une puissance dérisoire alors que plusieurs systèmes sont aujourd’hui économiquement très accessibles et d’une durée de vie fiable ;
  • Les éclairages puissants (jusqu’à 60 Lux) qui équipent notamment les vélos en libre-service sont performants et bien visibles mais non conforme à la réglementation actuelle qui impose un « feu de position émettant vers l’avant une lumière non éblouissante, jaune ou blanche » ;
  • Les systèmes clignotants plus visibles dans la nuit qu’un feu rouge arrière fixe sont interdits ; les lampes frontales ou arrière fixées sur un casque sont admises dans certains pays voisins (Belgique par exemple) mais interdites en France ;
  • La fonction « feu de position » qui permet de maintenir la visibilité d’un vélo à l’arrêt est obligatoire en Allemagne, peu répandue en France ;
  • Les textes réglementaires négligent la portée des éclairages passifs et se limitent aux seuls catadioptres latéraux et sur pédales dont le système de fixation est à revoir : les pneumatiques dont le flan est pourvu d’une bande réfléchissante, courants chez nos voisins, ne sont pas légalisés en France. Le port alternatif d’accessoires rétro-réfléchissants autres que gilet (serre-chevilles, chaussure cycliste avec talon visible de nuit, ...) ne sont pas reconnus alors qu’ils rendent le cycliste visible.

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